jeudi 27 mars 2014

L'origine des chevrons de la marque Citroën

Pour désigner une marque de voitures, on peut utiliser son nom ou celui associé à son logo. Il en est ainsi de Peugeot avec son lion déjà présents sur les poivriers, ou de Citroën et ses chevrons. Plus ou moins redessiné au fil du temps, l’emblème conserve un impact visuel évident permettant de reconnaître la marque d’une voiture à plusieurs mètres.

L’idée des chevrons est étroitement associée à la première activité industrielle d’André Citroën. En visite en Pologne à l’occasion de son voyage de noces, André Citroën retrouve un parent exploitant plusieurs minoteries. La production de farine demandant une machinerie complexe visant à séparer les diverses composantes du grain de blé, le parent d’André Citroën a conçu des engrenages à double chevron. Les avantages sont nombreux comme le renvoi d’angle, les possibilités de démultiplication, l‘absorption des chocs mécaniques lors des changements de régime et un silence incomparable par rapport aux pignons à denture droite.

De retour en France, André Citroën dépose le brevet de ces engrenages et ouvre son premier atelier situé dans le faubourg Saint-Denis à Paris. Après avoir créé la société des engrenages Citroën, il prend en 1908 la direction des usines automobiles Mors. En moins de 5 ans, ce polytechnicien est à l’origine du décuplement de la production. Fort de ce succès et de l’expérience acquise dans ce secteur, André Citroën donne naissance dès le lendemain de la Première Guerre mondiale à la société d’automobiles portant son nom.
C’est en souvenir de sa première activité industrielle qu’André Citroën choisit le double chevron comme emblème de sa marque. La première voiture à en être décorée est la type A présentée le 4 juin 1919. Pour l’anecdote, cette première Citroën ne développait que 18 ch malgré 1300 cm3 de cylindrée, ce qui est très peu en rapport de sa lointaine descendante qu’est la DS3 WRC affichant 300 ch avec seulement 300 cm3 supplémentaires. Suivra la « citron », ainsi surnommée en raison du jaune vif unique de sa peinture, la Rosalie et la 7A, premier modèle de la gamme des Tractions. Malgré son avance technologique incontestable sur la concurrence, la Traction a failli être synonyme de la fin de Citroën. Déjà en proie à des difficultés financières malgré les succès précédents, la fabrication de ce nouveau modèle se révèle extrêmement élevé. Michelin intervient financièrement pour sauver la marque au double chevron tout en préservant son indépendance.

Élément marketing de poids, le double chevron a ensuite traversé plusieurs déserts dont ceux de la Croisière Jaune ainsi que d’autres liés à des problèmes financiers. Malgré quelques virages difficilement négociés, la marque au double chevron est parvenue à s’imposer en grande partie grâce à des innovations parfois critiquées, mais bien réelles.

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